Histoire du Gabon : des origines à nos jours

créé par sandrine Nguefack
Gabon

L’histoire du Gabon se révèle riche et complexe, marquée par des civilisations anciennes, la colonisation européenne, puis une indépendance mouvementée suivie d’une évolution politique et économique singulière. Depuis les premiers peuplements jusqu’aux défis contemporains – dont le récent coup d’État de 2023 – ce pays d’Afrique centrale a traversé des périodes décisives qui ont façonné son identité. Pour mieux comprendre cette trajectoire unique, retraçons ensemble les grandes étapes de l’histoire du Gabon, des origines précoloniales à l’actualité, en soulignant les dates marquantes qui ont influencé son destin.

1. Le Gabon précolonial : des Pygmées aux royaumes côtiers

Les premiers habitants

L’histoire du Gabon débute avec les Pygmées, premiers habitants de la région dont la présence remonte à plusieurs millénaires. Ces chasseurs-cueilleurs seront progressivement rejoints par des peuples bantous entre le Ier millénaire avant J.-C. et le XVe siècle, lors de vagues migratoires successives.

Les sociétés précoloniales

Bien que les connaissances sur cette période restent fragmentaires, on distingue :

  • Les Mpongwè établis autour de l’estuaire du Komo, maîtres du commerce côtier
  • Les Orungu formant un royaume influent dans la région de l’Ogooué
  • Les Fang arrivés plus tardivement au XIXe siècle

Ces sociétés développent un commerce actif avec les Européens, échangeant ivoire, bois précieux et esclaves.

2. La colonisation européenne : du commerce à l’administration française

Les premiers contacts (XVe-XVIIIe siècles)

En 1472, les Portugais menés par Lope Gonçalves débarquent sur les côtes gabonaises. Le nom « Gabon » dériverait du portugais « Gabão » (manteau), évoquant la forme de l’estuaire du Komo. La région devient rapidement un centre important de la traite négrière, attirant aussi Hollandais, Français et Britanniques.

L’établissement français (1839-1910)

Un tournant décisif intervient avec :

  • 1839/1841 : Traités de protectorat avec les chefs locaux
  • 1849 : Fondation de Libreville pour accueillir des esclaves libérés
  • 1885 : Occupation définitive par la France
  • 1910 : Intégration à l’Afrique-Équatoriale française (AEF)

L’explorateur Pierre Savorgnan de Brazza joue un rôle clé dans la pénétration de l’intérieur des terres entre 1862 et 1887.

La Seconde Guerre mondiale : un épisode méconnu

En 1940, le Gabon se distingue comme l’une des rares colonies françaises à soutenir le régime de Vichy, contrairement aux autres territoires de l’AEF. Il faudra l’intervention des Forces françaises libres et des Britanniques pour reprendre le contrôle du territoire le 12 novembre 1940, marquant la fin de la Campagne du Gabon.

3. La marche vers l’indépendance (1958-1960)

Avec la création de la Communauté française en 1958, le Gabon devient une république autonome avant d’accéder à l’indépendance le 17 août 1960, malgré les réticences du président Léon M’ba qui aurait préféré un statut de département français.

Les premiers pas chaotiques de l’indépendance

Deux partis dominent la scène politique :

  • Le Bloc Démocratique Gabonais (BDG) de M’ba
  • L’Union Démocratique et Sociale Gabonaise (UDSG) de J.H. Aubame

Après des élections contestées et un coup d’État avorté en 1964 (réprimé par l’armée française en 24 heures), M’ba impose progressivement un système à parti unique.

4. L’ère Bongo : stabilité autoritaire et pétrole (1967-2009)

L’installation au pouvoir

À la mort de M’ba en 1967Omar Bongo Ondimba prend les rênes du pouvoir avec le soutien de la France. Il instaure rapidement :

  • 1968 : Création du Parti Démocratique Gabonais (PDG) en remplacement du BDG
  • Un régime de parti unique jusqu’en 1990

Les années pétrole et les contestations

La découverte d’importants gisements pétroliers dans les années 1970 transforme l’économie mais :

  • Creuse les inégalités sociales
  • Favorise la corruption

Les émeutes de 1990 obligent Bongo à accepter le multipartisme et des réformes démocratiques, bien que le PDG conserve le pouvoir lors des élections suivantes.

5. L’ère Ali Bongo : entre continuité et crises (2009-2023)

Une succession contestée

À la mort d’Omar Bongo en 2009, son fils Ali Bongo Ondimba lui succède après des élections marquées par des violentes protestations. Son mandat est ponctué de crises :

  • 2016 : Réélection contestée entraînant de graves violences
  • 2019 : Tentative de coup d’État pendant son hospitalisation au Maroc
  • 2023 : Nouvelle réélection controversée déclenchant le putsch militaire

6. Le coup d’État de 2023 et élections présidentielles en 2025: rupture ou continuité ?

Le 30 août 2023, l’armée gabonaise renverse Ali Bongo quelques heures après l’annonce de sa réélection, mettant fin à 56 ans de règne de la famille Bongo. le 12 avril 2025,  Brice Oligui Nguema remporte la présidentielle gabonaise avec 90,35 % des voix

Les acteurs clés

  • Général Brice Oligui Nguema (ancien garde du corps d’Ali Bongo) prend la tête de la transition et nouveau président gabonnais
  • Un groupe d’officiers mécontents des dérives du régime

Perspectives actuelles

La transition promet :

  • Une nouvelle constitution
  • La lutte contre la corruption

Conclusion

Cette analyse détaillée révèle comment l’histoire du Gabon a été marquée par :

  1. La richesse de ses cultures précoloniales
  2. Le traumatisme de la colonisation et de la traite
  3. Une indépendance sous influence française
  4. Un demi-siècle de pouvoir dynastique
  5. Une transition depuis 2023
  6. Brice Oligui Nguema remporte la présidentielle gabonaise avec 90,35 % des voix

Les défis restent immenses pour ce pays pétrolier à la recherche d’un nouveau modèle de développement.

Chronologie clé :

  • 1472 : Arrivée des Portugais
  • 1849 : Fondation de Libreville
  • 1960 : Indépendance
  • 1967-2009 : Règne d’Omar Bongo
  • 30.08.2023 : Coup d’État militaire
  • 12.04.2025: Elections présidentielles

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Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix.

DÉCLARATION UNESCO

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