Dans un continent en constante mutation, où l’instabilité côtoie l’opportunité, les milliardaires africains ont su tirer leur épingle du jeu. Loin des clichés, ces capitaines d’industrie n’ont pas seulement accumulé des milliards : ils ont bâti des empires. Industrie lourde, télécoms, finance ou nouvelles technologies, ces milliardaires africains incarnent une Afrique entrepreneuriale, visionnaire et résolument tournée vers l’avenir.
Aliko Dangote : cimenter la domination
Valeur nette : 15,6 milliards $
Secteur : Ciment, sucre, farine
Aliko Dangote est devenu synonyme de puissance économique africaine. À la tête d’un conglomérat tentaculaire, le Nigérian s’est hissé au sommet grâce à une stratégie fondée sur l’intégration verticale. De la logistique à la transformation, il a sécurisé chaque maillon de la chaîne. Son dernier pari, une méga-raffinerie de pétrole, pourrait bouleverser l’économie nigériane. Et tout cela, sans extravagance médiatique.
Johann Rupert : le luxe comme héritage
Valeur nette : 10,7 milliards $
Secteur : Produits de luxe
À l’opposé du bling-bling, Rupert, discret magnat sud-africain, incarne le raffinement. Aux commandes de Richemont, il a su transformer l’héritage tabac de son père en une constellation de maisons de luxe. Cartier, Montblanc… Des marques qui murmurent l’élégance à l’échelle planétaire.
Nicky Oppenheimer : les diamants, puis la terre
Valeur nette : 8,4 milliards $
Secteur : Mines
Issu d’une dynastie minière, Oppenheimer a vendu sa part de De Beers pour mieux se recentrer sur la préservation des terres africaines. Derrière la fortune, un virage stratégique : écologie et philanthropie comme nouvelles formes d’influence.
Abdulsamad Rabiu : l’autre titan du ciment
Valeur nette : 8,1 milliards $
Secteur : Ciment, sucre, immobilier
Silencieux mais stratégique, Rabiu a su transformer une entreprise familiale en mastodonte industriel. Dans l’ombre de Dangote, il tisse une toile d’infrastructures qui porte la marque de la rigueur.
Nassef Sawiris : béton et Adidas
Valeur nette : 7,2 milliards $
Secteur : Construction, investissements
Dans la galaxie Sawiris, Nassef est le discret génie du capital. Orascom Construction, Adidas, OCI… Il diversifie avec une précision chirurgicale, oscillant entre les fondations physiques et les rendements financiers.
Mike Adenuga : la voix du pétrole
Valeur nette : 6,1 milliards $
Secteur : Télécoms, pétrole
Globacom et Conoil sont les deux piliers de la fortune d’Adenuga. De petits deals en grandes conquêtes, il est devenu l’architecte de la connectivité nigériane. Ambitieux, souvent insaisissable, toujours efficace.
Issad Rebrab : sucre et indépendance
Valeur nette : 5,1 milliards $
Secteur : Agroalimentaire
L’Algérien Issad Rebrab a fait de Cevital un empire agroalimentaire exportable. Dans un environnement politique complexe, il a misé sur l’autonomie économique comme levier de puissance.
Naguib Sawiris : le flamboyant télécom
Valeur nette : 3,3 milliards $
Secteur : Télécoms, médias
Frère de Nassef, Naguib joue une autre partition : celle de la communication et de l’image. Après la cession d’Orascom Telecom, il se réinvente en faiseur d’opinion et mécène politique. Plus expansif, moins secret.
Patrice Motsepe : le philanthrope minier
Valeur nette : 2,9 milliards $
Secteur : Mines
Premier milliardaire noir d’Afrique du Sud, Motsepe a juré de donner la moitié de sa fortune. Entre extraction de platine et impact social, il incarne une vision plus éthique du capital.
Koos Bekker : le parieur numérique
Valeur nette : 2,5 milliards $
Secteur : Médias, tech
Koos Bekker a misé sur Tencent avant que le monde n’en comprenne le potentiel. L’ancien patron de Naspers a bâti un empire numérique à partir d’un simple éditeur de journaux. Un joueur, un stratège.
Mohamed Mansour : la force tranquille
Valeur nette : 2,5 milliards $
Secteur : Distribution, automobile
Chef d’orchestre du groupe Mansour, il opère entre les lignes : GM, Caterpillar, Metro… Ses choix sobres cachent une redoutable efficacité opérationnelle.
Strive Masiyiwa : la voix de la résilience
Valeur nette : 1,9 milliard $
Secteur : Télécoms
Refusé, combattu, mais jamais abandonné : Masiyiwa a construit Econet avec une volonté de fer. Au Zimbabwe, ses télécoms sont un service essentiel. Et son combat pour l’éducation numérique en Afrique est exemplaire.
Mohammed Dewji : le self-made millennial
Valeur nette : 1,5 milliard $
Secteur : Manufacturier
PDG du groupe MeTL, Dewji incarne la relève. Vision globale, dynamisme local, il donne au made in Tanzania ses lettres de noblesse. Un pied dans les affaires, l’autre dans la philanthropie.
Prateek Suri : le tigre technologique
Valeur nette : 1,4 milliard $
Secteur : Tech, manufacture, investissements
Moins connu du grand public, Suri redessine l’interface technologique africaine. Avec Maser et MDR, il cible IA, infrastructures et écosystèmes numériques. Le plus jeune milliardaire du continent ne fait que commencer.
Youssef Mansour : l’épicier milliardaire
Valeur nette : 1,1 milliard $
Secteur : Grande distribution
Discret mais influent, il a fait prospérer Metro, transformant les supermarchés égyptiens en relais de croissance. Le commerce du quotidien peut aussi être une affaire de milliardaire.
Othman Benjelloun : la banque à l’ancienne
Valeur nette : 1,1 milliard $
Secteur : Banque, assurance
Au Maroc, Benjelloun est une institution. Sa BMCE est devenue un acteur continental. Son style, classique, tranche avec les fintechs, mais son influence reste capitale.
Michiel Le Roux : l’inclusion bancaire
Valeur nette : 1 milliard $
Secteur : Banque
Avec Capitec, il a démocratisé l’accès au crédit. Simple, efficace, il a su bâtir une banque populaire à l’ère des exclusions financières. La révolution peut être silencieuse.
Christoffel Wiese : l’empire Shoprite
Valeur nette : 1 milliard $
Secteur : Grande distribution
Entre dégringolades boursières et retours flamboyants, Wiese reste une figure majeure de la grande distribution. Shoprite, malgré les turbulences, est une icône africaine.
Mohammed Dewji : l’extension du domaine familial
Valeur nette : 900 millions $
Secteurs : Immobilier, manufacture
Héritier du clan Dewji, Youssef incarne la nouvelle génération d’entrepreneurs discrets mais déterminés. Son style modeste masque une stratégie d’expansion bien rodée.
Aziz Akhannouch : la puissance marocaine
Valeur nette : 900 millions $
Secteur : Énergie, agroalimentaire
Homme d’affaires et Premier ministre marocain, Akhannouch est à la croisée des chemins entre pouvoir économique et politique. Son empire familial Akwa Group en fait un acteur de poids dans le Maghreb.
Une Afrique qui capitalise son avenir
Loin d’être des exceptions, ces milliardaires illustrent une tendance de fond : l’émergence d’un capitalisme africain structuré, ambitieux, parfois controversé, mais souvent inspirant. Derrière les chiffres, il y a des récits de patience, de courage et de choix audacieux. Dans une économie mondiale fracturée, l’Afrique trace sa voie – et elle a désormais ses propres géants.