La revalorisation de la grille salariale et le droit de participer aux syndicats améliorent considérablement les conditions de travail des employés du secteur bancaire au Cameroun.
La nouvelle convention collective nationale du secteur bancaire a enfin été signée après dix ans d’attente. Bien qu’elle fût prévue pour 2019, les signataires se sont retrouvés le 18 novembre. Gwendoline Abunaw, directrice générale d’Ecobank Cameroun, et Isaac Bissala, président de l’Union générale des travailleurs du Cameroun (UGTC), ont signé la convention devant les autorités présentes.
Cet événement marque la fin de cinq années de négociations. Selon Abunaw, l’actualisation a pris du temps parce qu’il était nécessaire de « actualiser la classification des métiers » et des « diplômes » dans le secteur. Grégoire Owona, ministre du Travail et de la Sécurité sociale, a supervisé la signature et a salué un document qui répond aux préoccupations soulevées par les syndicats.
Des Ajustements Malgré la Conjoncture Économique
Le document cadre révisé propose plusieurs ajustements majeurs. Premièrement, il consacre la liberté syndicale et associative. Ensuite, il prend en compte les diplômes obtenus par les travailleurs. De plus, il intègre le travail intérimaire dès le premier jour, réduit la durée de l’intérim et instaure un reclassement automatique des travailleurs intérimaires.
Les institutions bancaires doivent maintenant respecter scrupuleusement les normes légales concernant le travail temporaire et la sous-traitance. Par ailleurs, pour atténuer les effets de l’inflation, elles devront revaloriser les indemnités de transport et de logement. Enfin, l’actualisation des classifications professionnelles vient compléter ces mesures.
Ces révisions suivent la revalorisation des salaires de 6 % en juillet dernier et incluent une augmentation de 10 000 FCFA pour l’indemnité de transport.
Dialogue Constructif entre Employeurs et Salariés
Grégoire Owona a salué le « dialogue constant » entre les travailleurs et les employeurs du secteur bancaire. Il a aussi souligné que cette signature marquerait une avancée vers « un travail décent ». Il a ajouté que les progrès doivent prendre en compte les évolutions numériques dans le secteur bancaire.
Lutte Contre la Concurrence Déloyale
Les syndicats estiment que la signature de cette convention n’est qu’un premier pas. Le ministère du Travail veillera donc à ce que toutes les institutions bancaires appliquent les nouvelles dispositions. Isaac Bissala a insisté sur le fait que cette convention permettrait d’éviter la « concurrence déloyale ». Cela concerne en particulier les neuf établissements bancaires qui interdisent l’entrée des syndicats. Les syndicats veilleront à l’application stricte de la liberté syndicale et de la protection des droits syndicaux.
Le réseau bancaire camerounais a doublé sa densité en quelques années. Selon le ministère des Finances, le nombre d’agences est passé de 0,6 pour 1 000 habitants en 2005 à 1 pour 1 000 habitants en 2020. Ainsi, le pays comptait 328 agences et 729 guichets automatiques en 2020.