Les experts en gestion de projets en Afrique doivent adapter les méthodes européennes aux réalités locales, faute de techniques spécifiques africaines. Malgré de nombreux efforts, les pays africains peinent à sortir du sous-développement. Une des raisons est le manque de compétences en gestion de grands projets. Au Cameroun, par exemple, l’état des routes illustre ce problème.
Les compétences de gestion des projets en question
Clotilde Eteme Mbolo, promotrice de Virtual Project Management Office, note que les responsables de projets manquent parfois de compétences suffisantes. «Les personnes qui dirigent ces projets ne sont peut-être pas à la hauteur», explique-t-elle.
Laurent Kummer ajoute que le transfert de compétences est un problème clé. Il souligne l’absence de formateurs pour enseigner les meilleures pratiques de gestion aux chefs de projet africains.
De plus, il critique l’application directe des normes américaines ou européennes, souvent inadéquates aux réalités africaines.
En réponse, 25 experts de 15 pays africains et européens se sont réunis à Yaoundé du 23 au 25 octobre lors de la 5e édition de la Pan-African Project Management Conference (PMC). L’événement, sous le thème «Normes et qualité pour la réussite des projets en Afrique», visait une meilleure adaptation de la gestion de projets aux réalités africaines.
Selon Babissakana, président du Pan-African PMC, l’objectif était d’explorer comment maîtriser les normes et outils de gestion, et de les adapter pour renforcer la qualité des projets en Afrique. Le secteur public et privé étaient les premières cibles.
Des solutions sur mesure pour l’Afrique
Après trois jours d’échanges, plusieurs solutions ont émergé. Laurent Kummer propose d’adapter les méthodes de l’Union européenne aux contextes africains pour réussir les projets.
Pour lui, chaque pays africain a ses propres spécificités. Une seule méthode de gestion ne suffit pas. Les pays africains doivent adapter les normes européennes à leur contexte.
Les chefs de projet africains devraient s’approprier les standards existants pour créer des méthodes adaptées aux réalités locales. «Les excellentes méthodes présentées doivent être adaptées par des Africains. Seuls eux comprennent les aspects culturels uniques, comme la langue, le territoire et la hiérarchie», explique Laurent Kummer.
Par : Joseph Julien Ondoua Owona
