Plusieurs entreprises ont limité l’accès de leurs personnels au crédit bancaire à cause de la vague de démissions irrégulières de plusieurs de leurs anciens employés ayant réussi leur immigration au Canada.
Bien qu’ayant un emploi stable, plusieurs Camerounais préfèrent candidater à l’immigration au Canada du fait du coût de vie de plus en plus rude. D’après les autorités camerounaises, plus de 6000 personnels enseignants, médecins, infirmiers ont déserté la fonction publique ces trois derniers mois. Leur objectif, trouver de meilleures conditions de travail et une rémunération leur permettant de subvenir aux besoins de leurs familles.
Ainsi, le Cameroun est le premier pays africain fournisseur de candidats à l’immigration au Canada. À en croire le site statistique.quebec.ca, 6 239 immigrants camerounais sont arrivés au Québec en 2023. Soit 11,8 % de la totalité des nouveaux arrivants, faisant de ce pays d’Afrique centrale le deuxième plus gros fournisseur de migrants pour cette province canadienne.
Le secteur privé en quête de solutions
Dans cet élan de partir à tout prix et à tous les prix, c’est à leurs entreprises qu’il revient de payer l’addition salée de leurs crédits bancaires. Selon Célestin Tawamba, «ces départs massifs effectués en majorité à l’insu des employeurs (…) obligent ces entreprises, dans plusieurs cas, à supporter les dettes contractées en interne par les travailleurs démissionnaires. Par ailleurs, lorsque lesdits travailleurs avaient des emprunts en cours auprès des institutions financières, la récurrence du phénomène compromet l’accès au crédit d’autres employés de la même entreprise ».
Selon le patron du Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam), plusieurs de ces immigrants ont bénéficié des formations financées au prix fort par les entreprises. Autant de faits qui alourdissent l’impact sur les structures camerounaises.
Pour réduire l’impact de l’immigration au Canada sur leurs entreprises, les patrons des firmes camerounaises vont désormais durcir les conditions d’accès à certains services et autres avantages. D’après le Gecam, un bon nombre d’entreprises exerçant au Cameroun ont durci les conditions d’accès au crédit bancaire pour leurs employés.
Il y en a qui ont durci les clauses dans leurs rapports avec leurs salariés. L’idée est d’obtenir d’eux la garantie qu’ils vont travailler durant un certain nombre d’années avant de quitter leurs postes.
Dans le même ordre, le patronat camerounais a saisi le ministère des Relations extérieures (Minrex) à l’effet de trouver une solution à ce problème. Cela se fera probablement au cours d’une rencontre entre les deux entités dans les jours à venir.
Par : Joseph Julien Ondoua Owona