Frais exigibles imposés de manière tacite, effectifs pléthoriques, conditions de travail difficiles pour les enseignants. La gratuité de l’école fait face à toutes sortes de problèmes dans les pays africains.
D’après le droit international relatif aux droits de l’Homme, l’école primaire doit être gratuite, mais également obligatoire. Cependant, le principe de la gratuité de l’école n’est pas appliqué comme il se devrait. Lorsque c’est appliqué, il y a plein d’autres défis auxquels il faut encore faire face.
Le Cameroun entre slogan politique et pratique
Au Cameroun par exemple, la gratuité de l’école est un concept connu de tous. Ventilé par les autorités, il n’est pas appliqué dans les écoles publiques. De fait, en plus des dépenses telles que les manuels scolaires, les uniformes, le transport et autres à leurs charges, les parents défavorisés se trouvent confrontés à des frais d’inscription.
Aux frais d’inscription, se greffent d’autres dépenses importantes telles que les frais de l’APEE (Association des parents d’élèves et des enseignants). Dans certaines écoles de la ville de Yaoundé, lesdits frais s’élèvent à 7 500 FCFA.
En plus de ces frais, il y en a d’autres que doivent débourser les parents. Une situation qui n’arrange pas les parents et qui rame à contre-courant de la politique gouvernementale. Jusqu’ici, très peu d’informations filtrent quant à la raison et à l’origine des frais imposés dans ces écoles primaires.
Toutefois, les dépenses dans ces écoles publiques sont largement en deçà de la moyenne, comparativement aux établissements privés. Ainsi, l’on y enregistre des effectifs pléthoriques. Ce qui pose le problème du suivi des apprenants.
La gratuité de l’école au prix de la qualité de l’éducation
Dans certains pays comme le Rwanda, la gratuité de l’école semble être une réalité dans plusieurs établissements mis sur pied par le gouvernement. À l’école primaire et secondaire de Chanyanya (sud de la capitale zambienne Luzaka) par exemple, plusieurs élèves qui ont décroché ont rejoint les classes du fait de cette politique.
Seulement, l’implémentation de cette politique dans cette école dévoile d’autres problèmes très communs en Afrique, y compris dans les pays où la gratuité de l’école reste un simple slogan. En effet, dans cet établissement, il se pose un problème de manque criard d’infrastructures. Dans les salles de classe, il y a des effectifs pléthoriques. De ce fait, plusieurs des élèves prennent des cours assis à même le sol.
Ce n’est pas tout. Pour les enseignants, le travail augmente de manière considérable. Du fait de ces effectifs pléthoriques, les enseignants travaillent dans des conditions assez difficiles. À cela, s’ajoute par exemple le problème de la qualité de l’éducation.
Les enseignants ne peuvent pas suivre tous les élèves, comme c’est habituellement le cas avec des effectifs de 50 élèves. Ils ne peuvent plus par exemple vérifier que tous les élèves prennent effectivement des notes du cours dispensé. Non seulement, il y a trop d’élèves à surveiller, mais en plus, il n’est pas évident de circuler entre les rangées de tables bancs.
Par conséquent, plusieurs enfants en âge scolaire se retrouvent dans ces écoles, mais n’acquièrent pas grand-chose. Selon l’Union africaine 89% des enfants âgés de 10 ans sont incapables de lire, d’écrire, de faire des mathématiques de base, même après avoir été à l’école.
De ce fait, l’institution africaine appelle les gouvernements africains à amplifier leurs politiques pour améliorer la qualité de l’éducation en Afrique, gage de développement.
Par : Joseph Julien Ondoua Owona