Chaque année, les nouveaux bacheliers à la porte de l’enseignement supérieur doivent dépenser plus qu’il n’en faut pour les procédures de pré-inscription et d’inscription dans ces universités et grandes écoles.
L’inscription en ligne, un jeu de clics
Depuis plusieurs années, les universités publiques et les grandes écoles camerounaises ont dématérialisé les procédures d’inscription et d’obtention de certains documents au Cameroun. Ceci, en vue de faciliter le processus eu égard au grand nombre de demandeurs desdits services.
Faire une pré-inscription ou une inscription en ligne consiste à avoir la connexion internet et à accéder au site web de l’établissement. Il suffit d’avoir un smartphone, un ordinateur portable ou d’être dans un cybercafé, où il faut débourser entre 300 et 500 FCFA pour remplir, puis télécharger la fiche en une heure.
La procédure est simple et courte. Mais pour les jeunes bacheliers appelés « bleus de la fac » dans le jargon universitaire, c’est un supplice. Rien de plus de normal. Certains d’entre eux viennent des quartiers et des villes voisines des cités universitaires, d’autres quittent les villages et les villes où ils ont obtenu leurs diplômes des enseignements primaires et secondaires.
Par conséquent, les « bleus de la fac » ne savent rien de ces procédures numériques. Les yeux pétillants, ces jeunes détenteurs d’un baccalauréat semblent plus excités à l’idée d’intégrer une faculté qu’à faire eux-mêmes la procédure.
Les bacheliers face à la surfacturation
Ainsi, ils doivent se fier à des inconnus qui les abordent dans les rues. Ceux-ci sont soit des anciens étudiants, soit de simples commerçants rodés sur les procédures de pré-inscription et d’inscription dans les universités et les les grandes écoles. Même si aucune grille des prix n’existe officiellement, les plus honnêtes réclament habituellement entre 500 FCFA et 1000 FCFA pour le service rendu. Ce n’est pas le cas de tous.
Conscient du fait que ces derniers ne savent rien des procédures de pré-inscription et d’inscription, d’autres « appacheurs » (courtiers) n’hésitent pas à profiter de la naïveté des « bleus de la fac». À ceux-ci, ils vendent le service à des prix onéreux. Ils se basent sur certains critères : l’attitude, le style vestimentaire et les gadgets observés sur leurs jeunes clients. Ainsi, ils demandent entre 2000 et 5 000 FCFA pour le même service rendu ailleurs à 500 ou 1 000 FCFA.
Les arnaqueurs de Ngoakelle
À l’Université de Yaoundé I, dans le quartier Ngoaekelle (arrondissement de Yaoundé III), il n’y a pas que les tenanciers des secrétariats qui proposent des services d’inscription aux nouveaux bacheliers. Il y a également des individus qui apparaissent pendant les périodes d’inscriptions pour se faire la malle. Sans scrupule, ils extorquent d’importantes sommes aux jeunes bacheliers sans expérience qu’ils rencontrent dans la rue.
Dans plusieurs cas, ces arnaqueurs, venus de nulle part, arrivent à empocher les frais de scolarité des « bleus ». Dans la plupart des cas, ils sont rattrapés par les forces de l’ordre, avant qu’ils aient pu aller au bout de leurs forfaits. Et ceux de ces bleus qui se font le plus arnaquer sont les filles.
Pour s’en sortir indemne dans cette jungle universitaire caractérisée par l’appât du gain facile, il vaut mieux effectuer les opérations soi-même. Auquel cas, se renseigner dans des secrétariats et, bien entendu, se rassurer que le montant exigé vaut bien le service rendu.
Par : Joseph Julien Ondoua Owona