Lucie Avozoa: Sur la voie d’un rêve possible

créé par Joseph
Lucie Avozoa e il Made in Camerun: dall’industria cosmetica ai liquori, un'avventura imprenditoriale ----- Lucie Avola et Made in Cameroun : de l'industrie cosmétique aux spiritueux, une aventure entrepreneuriale"

Basée à Yaoundé, la promotrice de la marque « Les douceurs de Lilou » navigue depuis plusieurs années entre l’élevage, la culture de fruits locaux et la confection des  produits cosmétiques. Liqueurs, vins et jus de fruits à base de fruits locaux n’ont aucun secret pour la femme entrepreneure. Parcours de cette femme, artisan du « Made in Cameroun ». Lucie Avozoa est une femme entrepreneure autodidacte installée à Yaoundé. Promotrice d’un GIC (groupe d’initiative commune), elle est un as de la production des liqueurs et des produits cosmétiques.

De l’élevage à la cosmétique

« J’ai commencé par l’aviculture et la pisciculture. Seulement, je devais observer un vide sanitaire après les 45 jours dédiés à la production des poulets de chair. En ce qui concerne le poisson, il me fallait d’abord le nourrir pendant au moins trois mois pour espérer commencer la pêche. Donc, je n’avais pas d’entrée durant quelque temps… Pour m’occuper, j’ai commencé à chercher des formations pour faire du savon, parce qu’indispensable aux ménages », explique-t-elle.

Par le fait du hasard, elle apprend qu’une femme de son entourage offre une formation gratuite en fabrication du savon. L’offre entièrement gratuite fait suite à l’obtention du Certificat d’études primaires (CEPE) par son enfant. La formation à laquelle elle participe dure une heure.

Sans se contenter de cette brève formation, Lucie poursuit des recherches sur internet. Entre vidéos et formations payantes (dont un recyclage effectué au quartier Biyem Assi-Yaoundé III), Lucie Avozoa se perfectionne. Elle devient un as dans la fabrication des baumes de massage, de l’huile, de la javel, du vinaigre.

Grâce à son véhicule, à cette époque, l’entrepreneure emporte ses produits avec elle partout où elle va. Objectif, les proposer à ses ami(e)s, et aux membres des assemblées auxquelles elle appartient. Les personnes qu’elle rencontre au sein des administrations ne sont pas en reste. Sauf que tout ce beau monde n’achète pas régulièrement les produits de Lucie. La femme se retrouve dans la nécessité d’élargir son champ d’action et donc sa clientèle.

 

De l’idée à la production des liqueurs

Très vite, la native de Nkolgoa, dans le département de Mbankomo, arrondissement de Ngoumou, trouve autre chose. « Ma fille vit en Suisse italienne et chaque fois qu’elle revenait au Cameroun, elle m’apportait du Limoncello, [liqueur de fabrication italienne, NDLR]. Je l’ai apprécié après l’avoir gouté. Un jour, après avoir lu la composition, j’ai décidé de m’essayer à la fabrication. Je n’avais pas de Lim à portée de main, donc j’ai utilisé notre citron du terroir pour faire du Limoncello. Les résultats ont été satisfaisants, au-delà de mes attentes», raconte la femme autodidacte.

La production achevée, elle invite ses proches à une séance de dégustation. Elle leur propose la liqueur produite de ses mains ainsi que celle importée. Elle leur révèle par la suite qu’elle a produit une bonne quantité de la liqueur qu’ils ont dégusté. Très ravis, ceux-ci proposent à Lucie de commercialiser ses liqueurs. Ainsi, elle participera pour la première fois à une foireexposition.

 

Première participation à une foire d’exposition à Yaoundé

« Le 20 décembre 2020, j’apprends qu’une dame organise une exposition au centre international de l’artisanat de Yaoundé. Il fallait payer 25 000 FCFA. Et moi, je n’avais que 65 000 FCFA dans mon compte, donc j’ai prélevé 50 000 FCFA. La moitié de cet argent m’a permis de m’inscrire pour l’exposition. J’ai utilisé le reste pour produire des laits de toilette, des huiles éclaircissantes et surtout des liqueurs».

Pour ce dernier cas, l’entrepreneure s’inspire également des vidéos d’un « espagnol » expert en production des liqueurs à la cannelle et au clou de girofle. Dans ses boissons alcoolisées, elle ajoute des épices dont elle seule connait le secret.

Quant aux jus naturels pour lesquels elle avait fait une formation en ligne, il y a quelques difficultés liées au manque de matériel. « Je ne savais pas comment les conserver. Lorsque je terminais de faire les jus, j’achetais des bouteilles en plastique. Je ne pasteurisais pas parce que j’avais juste des bouteilles plastiques, on ne peut pas les pasteuriser. Je procédais uniquement à la stérilisation des récipients. Et je les mettais au frais, puis dans la glacière pour l’exposition », se souvient Lucie Avozoa.

Par la même occasion, Lucie Avozoa va devoir confectionner des étiquettes. « Étant donné que ma fille est mariée à un italien, toutes ces liqueurs portaient des noms en italien », raconte-t-elle. Mais elle ne parviendra que difficilement à fermer ses bouteilles de liqueurs avec des boutons lièges, n’ayant pas d’appareil adéquat à portée de main.

«Sur une vidéo sur Internet, j’ai découvert qu’il faut tremper les bouteilles dans de l’eau chaude. Malheureusement certaines bouteilles ont éclaté sous le la pression de la chaleur», se souvient-elle. Sans se décourager, la femme y parvient. Au cours de l’exposition, elle découvre et se procure la précieuse machine.

Dès lors, elle peut fermer ses bouteilles facilement. Et alors que les produits cosmétiques trainent, les jus de fruits et davantage les liqueurs à la cannelle et au Lemon, s’arrachent tels des petits pains. Les italiens présents apprécient d’ailleurs la qualité.

Le rêve de l’entrepreneure

Malgré la longue pause due à sa période de maladie, la femme entrepreneure ne lâche pas prise. Aujourd’hui, la promotrice de la marque et du groupe d’initiative commune (GIC) « Les douceurs de Lilou » produit des jus naturels (baobab et fruit de tamarin). Ainsi que des liqueurs et des vins à base de fruits et légumes du terroir, dont à base de fleur d’hibiscus ou de l’oseille (Foléré, Bissap) et de l’ananas. Des produits vendus dans des boutiques « Made in Cameroun » de la ville. Instituées par  Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce camerounais (Mincommerce), elles concourent à promouvoir le savoir-faire local.

En pleine reprise de ses activités, Lucie Avozoa rêve de conquérir le marché local et davantage international, la Suisse italienne et l’Italie en premier. Sa difficulté majeure reste la labellisation de ses produits, trop couteuse pour elle.

 

Par : joseph Julien Ondoua Owona

 

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