L’esclavage moderne infantile est une réalité quel que soit le continent, il est sournois ou invisible. En Afrique et en Haïti par exemple, le phénomène d’enfants prêtés est la forme d’esclavage moderne la plus récurrente. Elle touche les enfants dès l’âge de 5-8 ans.
L’activité « enfants prêtés » a été initialement conçue pour aider les enfants des familles très pauvres. Vivant généralement en campagne, ces parents décident de confier leurs enfants à des familles plus nanties dans le but de leur offrir un avenir meilleur (scolarisation)… en échange de menus services.
Ces familles d’accueil sont très souvent des membres de la famille (oncles, tantes…) ou tout simplement d’autres membres de la communauté ; parfois aussi ce sont des personnes sans aucune connexion à la communauté de provenance. Cette forme de servitude est l’une des pires formes de travail des enfants voire de « l’esclave-objet »
En Haïti les enfants prêtés sont appelés « restavek ». Un terme emprunté au créole qui signifie « reste avec ». C’est une activité très ancienne et ancrée dans les mœurs haïtienne.
Les parents respectifs vivent dans l’espérance que leurs enfants sont scolarisés, bien entretenus avec un avenir prometteur. Ils sont loin d’imaginer que la vie et la sécurité de leurs enfants sont en péril.
Le quotidien des enfants prêtés
Très souvent surchargés de travail, ces enfants sont victimes de toute sorte de violences psychologique, physiques, économiques…. Debout depuis 4h ou 5h le matin, ils ne sont autorisés à aller se coucher qu’aux heures tardives. Le repos se fait sur une couchette inconfortable se trouvant généralement dans la cuisine ou dans une chambre annexe de la maison principale servant d’entrepôt.
Leurs différentes besognes se résument aux tâches domestiques (nettoyage, cuisine, lessive…) ; ils sont chargés de faire les courses chercher du bois et d’aller puiser de l’eau si nécessaire. Ils ont aussi pour devoir de conduire les enfants du maître à l’école.
Ils sont abusés, maltraités et constamment humiliés. Ces sans voix croupissent dans le cycle infernal de l’esclavage. Malheur à celui qui manifesterait la volonté de regagner le cocon familial. Il subira encore plus de sévices. Ainsi pris au piège, et n’ayant aucun moyen d’informer les parents, ils se resignent et espèrent que leurs prières silencieuses arriveront aux cœurs de leurs parent, au pire des cas attendant le moment où ils seront suffisamment grands pour s’échapper.
Rappelons toutefois que ce sont des contrats hors la loi à l’obscure des autorités compétentes. Les gouvernements ont à cet effet ratifié la convention relative aux droits de l’enfant qui prévoit dans plusieurs de ses dispositions, l’interdiction de l’exploitation économique, de tout travail dangereux susceptible de nuire à l’éducation et au développement de l’enfant et le droit d’être protégé contre tout abus sexuel et contre la traite (Article 32, 34, 35). La Convention N°182 de l’OIT définit explicitement en son article 3 les pires formes de travail des enfants incluant toutes les formes d’esclavage. Nous pouvons citer entre autres : « la traite des enfants, la servitude pour dettes et le servage ainsi que le travail forcé ou obligatoire et les travaux qui, par leur nature ou les conditions dans lesquelles ils s’exercent, sont susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité de l’enfant ».
Les ONG nationaux et internationaux accompagnent les Etats dans la lutte acharnée contre ce fléau d’exploitation et le travail des enfants.
Sources
http://www.ilo.org/public/french/comp/child/download
http://www.ilo.org/public/french/comp/child/download/pdf/esclavage.pdf
http://www.rfi.fr/emission/20130923-haiti-le-travail-enfants-restavek