L’éducation grâce aux poupées dès la petite enfance

créé par Amministrazione
Poupées

Si ailleurs, les poupées sont une représentation humaine qui intervient dans les jeux d’enfants, surtout ceux des fillettes ou simple objet de décoration dans le monde des adultes, en Afrique noire la poupée d’une ethnie à une autre, tient un rôle différent et possède une fonction sociale bien définie où la place de la poupée ne s’arrête pas au sortir de l’enfance. De la jeune fille à la femme, la poupée change de role: le jeu se transforme en rite durant lequel elles nourrissent, lavent, promènent et couchent leur poupée. Des rituels qui modifient le role ces objets qui seront dès lors considérés comme des “enfants”. Les soins prodigués doivent assurer la fertilité des femmes et leur permettre d’avoir un jour des enfants.

Il est possible qu’à chaque passage, une nouvelle poupée soit créée menant à la maternité. On distingue ainsi :

Les poupées-jouets, que les fillettes reçoivent de leurs parents ou qu’elles confectionnent elles-mêmes dans les matériaux les plus simples;
les poupées d’initiation, qui sont utilisées par les jeunes filles pendant la période où elles vivent à l’écart de leur famille pour être instruites des secrets de la vie;
Les poupées de fiançailles, souvent ornées de perles, qui servent aux jeunes filles à attirer l’attention des garçons (ou vice versa) et à nouer avec eux des relations conduisant au mariage. Elles symbolisent l’engagement des fiancés et leur espoir d’avoir des enfants ;
les poupées de fertilité, qui sont pour les jeunes filles et les femmes une promesse de naissance et qui viennent aussi au secours des femmes stériles ;
Les poupées-logis d’âme, faites pour accueillir l’âme errante d’un enfant  mort, en général un jumeau, et traitées comme on soigne une poupée afin de rendre l’esprit du défunt propice aux vivants.

La plus connue la poupée Ashanti (Ghana) appelée Akwaba

Elles représentent de façon très stylisée les formes du corps féminin. La composition de ces statuettes est toujours la même : une tête en forme de disque surmonte un long cou annelé et un corps schématique de forme cylindrique avec des seins saillants. Deux prolongements horizontaux, plus ou moins coniques, figurent les bras. Elles sont souvent ornées de perles ;

Poupées réputées pour favoriser la fertilité des femmes elles sont portées dans le dos par les jeunes filles avant le mariage Il s’agit de poupées, ou plus précisément, d’effigies sacrées, “liturgiques”, qui figurent la beauté féminine. Elles sont sculptées avec un très grand soin, parées d’ornement et même habillées.

Selon les ethnies leur rôle peut parfois être sensiblement différent :

Ainsi aux Akwaba des Ashantis et des Fante on demandera d’accompagner la grossesse jusqu’à son terme. Les femmes enceintes les portent sur le dos, enroulées dans leur vêtement. Leur fonction est également de favoriser la naissance d’un bel enfant qui aura les qualités esthétiques de la statuette : une belle tête, un long cou. Après avoir joué leur rôle, les Akwaba sont souvent placées sur les autels.

Les Akwaba sont des effigies féminines, les femmes Akan étant particulièrement désireuses d’avoir une fille pour assurer la descendance familiale.

Les Nyeleni des Bambaras 

Elles sont sollicitées pour aider la jeune femme à concevoir lors de la première grossesse. Les Biga des Mossi ou “enfant” en more (dialecte burkinabé) ont un rôle similaire. C’est le père qui en fait don à sa fille pendant l’enfance, puis elle l’emporte au domicile de son mari, pour devenir mère à son tour. Elle s’en occupe alors comme d’un véritable nourrisson, allant jusqu’à le porter dans son dos en public. Lors de l’accouchement il recevra le premier les soins que le nouveau-né obtiendra à son tour après sa naissance ( il est lavé, massé au beurre de karité et installé près de la maman qui lui donne une goutte de lait).

Certaines parties du corps sont privilégiées : la tête, dont le visage est plus suggéré que sculpté et le torse, cylindrique, dont la poitrine est accentuée.

Les seins allongés évoquent la pratique habituelle chez les Mossis du massage des seins pour favoriser la lactation.

Enfin, l’absence de bras et de jambe est un trait stylistique fréquent

la “poupée” biga

Sculptée par les forgerons Seya, artisans castrés du fer et du bois, la “poupée” biga (signifie enfant) est une effigie féminine de conception abstraite. Absence de bras et de jambes, seins géométriques, visage non figuré et coiffure en crête. Incisions sur la tête figurant les cheveux.

Lorsqu’une fille obtient de ses parents une biga pendant son enfance, elle l’emporte au domicile de son mari pour qu’elle devienne mère. Une épouse stérile peut aussi acheter une telle figurine dans l’espoir de devenir mère. Elle s’en occupe comme d’un enfant véritable. Il est considéré comme la réincarnation d’un représentant du monde invisible et susceptible de protéger le bébé contre les maléfices.

D’une ethnie à l’autre, on observe un certain nombre de similitudes entre les cérémonies rituelles, notamment dans leur déroulement. Il succède ainsi traditionnellement à une première étape qui voit la consécration des effigies, une seconde au cours de laquelle elles sont utilisées, et enfin une étape finale de désactivation.

Les statuettes Mwana Hiti (“enfant de bois” en langue swahili)

photo Guy Piacentino 2004

Chez les Zamaro de Tanzanie, par exemple, les statuettes Mwana Hiti (“enfant de bois” en langue swahili) sont “chargées” lors de sacrifices qui ont pour fonction de les relier aux esprits des ancêtres à l’origine du clan paternel. La jeune fille une fois pubère est soustraite à la communauté et mise en isolement. Sa tante paternelle lui remet alors son “enfant de bois” que la jeune intronisée habille avec des morceaux de tissus prélevés à ses vêtements, décore de perles extraites de ses colliers et coiffe d’une touffe de ses propres cheveux.

Ainsi paré, il devient l’objet de toute son attention : il est lavé, nourri, cajolé, comme s’il était son propre enfant. Enfin, lors des cérémonies de fin de retraite, l’initiée danse devant la communauté des femmes en exhibant fièrement son enfant de bois. La danse se termine par l’autodafé des vêtements et des cheveux de la statuette qui se trouve alors désactivée. Devenue poupée, elle est gardée par la mère qui l’offre parfois à sa première fille (H. Cole, 1989).

Les Poupées de fertilité Gymwane du peuple Ntwane ou Pendi

Le rôle central des femmes comme épouses et mères est omniprésente dans la culture Ntwane, comme dans la plupart des peuples d’Afrique d’ailleurs. Elle trouve ici sa forme la plus symbolique dans le gimwane ou popenyane – une poupée de fécondité traditionnelle construite à partir d’herbe tressée, de laine, et de perles. Les fillettes jouent avec en avant-gout du futur role de mère.

Les compétences nécessaires pour confectionner une gimwane sont transmises de mère en fille. Les jeunes filles confectionnent au cours de leur initiation ces poupées de fibres tressées et de perles, a qui elles donnent un nom. Elles sont sorties lors de la cérémonie de fertilité qui a traditionnellement lieu quand les jeunes filles semblent prêtes pour se marier.

Elle consiste à un “concours” de danse ou leurs petits amis sont invités à participer. Le résultat est censé déterminer les leaders du groupe prépubère.

En général la cérémonie a lieu habituellement au domicile de l’une des filles. Là, Les jeunes filles en ligne, présentent leurs poupées a leurs petits amis, puis sur deux rangées, face a face, de chaque côté des poupées, chacun danse avec son partenaire.

Pendant la noce qui ne tardera pas, le fait de porter cette poupée signifie le souhait d’être mère. Elle en prendra soin jusqu’au jour de la naissance de son premier enfant qu’elle baptisera du nom de sa poupée.

Les poupées de fécondité Namji, Cameroun

Bois, perles, Représentation d’un corps humain styliséc.

Ce n’est que récemment qu’ont été connues les “poupées” Namji, peuple de montagnards animistes vivant au nord du cameroun. Les forgerons les sculptent sans décorations pour le jeu des petites filles. Quand elles portent comme ici des ornements variés, elles sont portées par des femmes stériles dans l’espoir de devenir mère. Elles sont portées dans le dos, suspendues au cou, mais auparavant, pour leur donner pouvoir et efficacité, on s’en occupe comme d’un enfant véritable.

Les poupées ham pilu Fali – Cameroun

Bois, perles, cuir, fibres, coquillages cauris, pièces de monnaie.

Poupée de fiançailles au corps large surmonté de deux têtes. L’ensemble de la pièce est couvert de perles de couleurs et formes variées. Les petits bras sont constitués de cauris tandis que les têtes portent des chevelures en corde.

Ce type de poupée africaine fétiche se transportait comme un enfant, dans le dos de la jeune femme. La statuette est un gage de mariage et l’espoir de fonder une famille. La taille et le poids de la poupée renforcent l’engagement de la mariée. Les Fali sont un peuple installé au Nord du Cameroun en particulier sur les colines au pied du mont Triongulin. On en retrouve également au Nigéria et au Tchad.

Autres Sources : africa.ubang et  artciv.org

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DÉCLARATION UNESCO

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