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Le roi Béhanzin, l’un des puissants rois d’Afrique à la fin du XIXe siècle

créé par sandrine Nguefack
Le roi Béhanzin

Béhanzin (1845 – 1906) était le roi le plus puissant parmi les rois d’Afrique de l’Ouest à la fin du XIXe siècle. Il fut roi du Dahomey du 6 janvier 1890 au 15 janvier 1894, date de sa capitulation. Le onzième roi du Dahomey était le fils de Da-Da Glèlè Kini-Kini.  Il eut douze femmes et plus de cinquante enfants. Au début de son intronisation, il adopte plusieurs titres :

  • Le Roi requin
  • Dada (père de toute la communauté)
  • Dokounnon (détenteur et fournisseur de marchandises)
  • Sèmèdo (maître du monde)
  • Ainon (maître de la terre)
  • Jèhossou (maître des perles)

Ses armoiries étaient l’oule kataklè (tabouret trépied), l’afokpa (sandales), l’avotita (pagne tressé décoré de motifs appliqués), l’awè (parapluie), le makpo (spectre), le so (fusil) et le lehwi (sabre).

Le roi Béhanzin régnait d’une main de fer

L’huile de palme et la situation géographique, pour n’en citer ceux-ci, faisaient de ce royaume l’objet de tous les désirs. Les puissances européennes telles que la France, le Portugal et l’Allemagne étaient prêtes à tout pour en faire une colonie.

Le roi Béhanzin, nouvellement intronisé, entreprit de préserver l’indépendance de son royaume. Il n’épousait pas entièrement la vision de son père Da-Da Glèlè qui, pendant son règne signa un traité avec la France. Au début, il réussit à tirer son épingle du jeu avec les trois puissances les opposant les unes aux autres. Sur le plan diplomatique, la France se débarrassa du Portugal et de l’Allemagne et négocia des accords commerciaux et militaires avec Béhanzin Kondo. Dans un premier temps, le roi accepta ces accords, mais changea d’avis et déclara nul et non avenu le traité précédemment conclu avec son père.

Grâce à sa forte armée de cinq mille guerrières historiquement connues sous le nom d’Amazones du Dahomey, Béhanzin défait une expédition Française en 1890 et fait payer à la France l’utilisation du port de Cotonou.

Le conflit éclate et dure deux ans, de 1892 à 1894. Béhanzin Kondo est vaincu par les troupes du colonel Alfred-Amédée Dodds, un franco-sénégalais des forces armées Français de la sous-région.

À son retour à Paris en 1893, Dodds offrit comme cadeau amical à l’amiral Henri Rieunier, ministre de la Marine, un trône monoxyle de la famille royale d’Abomey appartenant au dernier roi libre Béhanzin.

 L’exil du roi Béhanzin en Martinique

Après sa capitulation en janvier 1894, les autorités coloniales décident d’envoyer le roi Béhanzin en Martinique le 11 février 1894, à bord du croiseur Le Second.

Il arrive en Martinique le 30 mars 1894 entouré de quelques fidèles ; principalement des membres de sa famille et ses fidèles alliés : quatre de ses épouses (Etiomi, Sénocom, Ménousoué et Dononcoué), ses trois filles (Mécougnon, Kpotassi et Abopanou), son jeune fils Ouanilo, Adandédjan, un parent qui occupait le rôle de secrétaire, ainsi qu’un interprète nommé Fanou, accompagné de son épouse Falégué.

Ils furent reçus par le gouverneur Moracchini et les Martiniquais curieux.

Dans les premières périodes, il séjourne au Fort Tartenson, un immeuble modeste, converti en plusieurs appartements. Béhanzin bénéficie d’un service domestique réduit composé d’un cuisinier et de deux femmes de ménage. Dès son installation, Béhanzin accorde une importance à l’éducation de son fils Ouanilo, inscrit aux Frères d’Éducation Chrétienne de Ploërmel à Fort-de-France, puis au Lycée de Saint-Pierre. (« Behanzin — Wikipédia »)

Pendant son séjour, il participe à certaines activités sociales : événements, réceptions ou promenades sur l’île.

  • Le 25 avril 1894, il reçoit l’élite Martiniquais.
  • Le 3 juillet 1894, il participe à la cérémonie religieuse qui se tient à la cathédrale Saint-Louis de Fort-de-France. Cette cérémonie religieuse était organisée en hommage au président Sadi Carnot assassiné par l’anarchiste Caserio. En octobre, il est invité à bord de la frégate Le Duquesne de passage aux Antilles.
  • Le 21 août 1895, il assiste au baptême des cloches de la cathédrale de Fort-de-France.

Le budget alloué par les autorités coloniales pour son exil fut réduit de moitié par le gouverneur Victor Ballot.

Loin de sa famille et de son royaume, Béhanzin continue, inlassablement, de rappeler au gouvernement Français. Tous les six mois, il envoyait une lettre au Président de la République, dans laquelle il explique son désir de vouloir revoir sa terre. « Il va jusqu’à être coopératif et conciliant en affirmant son attachement à la France. » (« Behanzin — Wikipédia »)

Vers un retour au pays ?

Les médias et les élus se joindront progressivement à sa cause. Le député guadeloupéen Gaston Gerville-Réache se déclare en faveur de son retour au Dahomey, dans le journal qu’il fonde avec Victor Schœlcher, Le Moniteur des Colonies, François de Pressensé, député du Rhône et président de la Ligue des droits de l’homme. Cette lutte est racontée par Hildevert-Adolphe Lara, directeur du journal La Démocratie de la Guadalupe. Le gouverneur Moracchini publia également des rapports favorables pour mettre fin à l’exil de Béhanzin, mais sans succès.

En 1906, les autorités Français lui accordent le droit de quitter la Martinique. Le roi et sa famille quittent l’île à bord du paquebot Le Martinique. Le roi Béhanzin arrive en France pour la première fois le 17 avril 1906. Ils s’installent dans un hôtel à Bordeaux et se rendent le lendemain à l’Exposition coloniale de Marseille.

Il est accueilli par les applaudissements d’une foule de journalistes et de spectateurs.

Son séjour en France ne change pas sa situation ; il est toujours considéré persona non grata de la part des autorités Français du Dahomey. Désespérés et fatigués, ses fidèles et lui embarquent tous le lendemain pour l’Algérie sur l’Eugène-Péreire. Installé Blida à Alger, il quitte rarement sa résidence.

Il y mourut sept mois plus tard, le 10 décembre 1906. Il sera inhumé au cimetière de Saint-Eugène. Ce n’est qu’en 1928 que le gouvernement Français accorde à son fils Ouanilo, devenu avocat, que ses cendres soient rendues à Abomey.

Après l’indépendance du Dahomey (Benin), il deviendra une figure nationale. Une statue de lui est érigée sur la place Goho à Abomey ; elle représente son action anticoloniale.

Sa détermination et son message-testament envers le peuple béninois d’aujourd’hui sont symbolisés par cette phrase qui lui est attribuée :

« Le requin se rend. Mais les enfants du Requin ne trahiront pas.

 

Si vous souhaitez approfondir vos connaissances sur Béhanzin, retrouvez sur Gallica des images et des documents inédits. Voici quelques exemples :


Sur le site de la Banque Numérique du Patrimoine Martiniquais (BNPM), retrouvez une photo de Béhanzin et ses deux épouses :

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DÉCLARATION UNESCO

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