Les causes d’une amputation sont multiples : accidents, amputation congénitale les guerres (les mines anti personnelles), les châtiments corporels par amputations, les maladies (l’OMS estime que, 40 à 70% des amputations des membres inférieurs sont liées au diabète). Quelques soit la cause, l’amputation est psychologiquement très mal vécue surtout au début. En Afrique subsaharienne malheureusement, les prothèses s’avèrent être encore un matériel médical dont la majeure partie des personnes dans le besoin ne peuvent se le permettre. C’est dans ce contexte que l’artiste sculpteur John Amanam s’est orienté il y a quelques années vers la production des prothèses après que son cousin perdit ses doigts dans un accident.
La souce d’inspiration de John Amanam
« Je réfléchissais sur les moyens de pouvoir aider en tant que sculpteur et je me suis dit : Depuis que je sculpte des êtres humains, pourquoi ne puis-je pas fabriquer quelque chose qui puisse réellement être utilisé sur un corps humain ? »
Le sculpteur âgé d’une trentaine d’années a pu répondre aux besoins des amputés sur le continent en leur offrant des prothèses esthétiquement adaptées. Ses créations innovantes font également partie d’une industrie des services en pleine croissance qui a eu un impact positif sur l’économie africaine.
« Ils ressentent ce sentiment d’inconfort à chaque fois qu’ils sont en compagnie d’autres personnes. Je le perçois comme un défi. Si je peux résoudre ce besoin, cela contribuerait grandement à atténuer ce traumatisme émotionnel et cette perte de confiance. Je veux qu’ils se sentent eux-mêmes et entiers. »
Esthétiquement, ses créations sont réalistes ; elles reflètent la carnation des habitant de l’Afrique subsaharienne où pendant longtemps, la plupart des prothèses étaient généralement blanches ou irréalistes.
Une fabrication minutieuse et artisanale
Pour un résultat proche de la réalité, ses prothèses sont sculptées et peintes à la main, à partir de la morphologie propre du patient. Il reproduit artisanalement le membre du corps amputé (les oreilles, le nez, les bras, les doigts, les orteils. Il utilise des matières plastiques très particulières, à base des élastomères de la famille des siloxanes, un moulage en plâtre et un mélange de couleurs correspondant à chaque carnation
« Vous trouverez rarement des gens avec des prothèses de peau noire. Je veux que ce besoin soit satisfait en Afrique. Je veux aussi toucher les Noirs du monde entier en rendant ce processus accessible à un prix abordable.
Le prothésiste veut ouvrir une usine de prothèses dans sa ville natale d’Akwa Ibom au Nigeria afin de les rendre disponibles à l’international
Les pièces de prothèses se vendent actuellement à environ entre 111 $ et 688). Des prix largement inférieurs à ceux des prothèses importées.
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