Les cheveux blonds sont trouvés chez les populations d’origine européenne et exceptionnellement en Mélanésie, chez les habitants de l’archipel des îles Salomon où le blond à peau foncée est monnaie courante. Des analyses génétiques ont apporté quelques éléments de réponse à ce phénomène atypque de « noirs aux cheveux blonds ». Elles ont été menées par des chercheurs de l’université de Stanford, en Californie et par Sean Myles, un généticien du Nova Scotia Agricultural College au Canada.
Les Mélanésiens
La Mélanésie est une sous-région située au sud-ouest de l’océan Pacifique. Elle s’étend de la mer d’Arafura, à l’extrémité ouest de l’océan Pacifique, jusqu’aux Fidji. La Mélanésie compte quatre pays indépendants : Vanuatu, Îles Salomon, Fidji et Papouasie-Nouvelle-Guinée dans la région.
L’archipel des îles Salomon est constitué de 12 îles principales. Cet archipel a des habitants qui ont la peau la plus foncée après celle des Africains et la plus grande proportion de cheveux blonds (5 à 10 %) en dehors de l’Europe. « C’est à peu près la même fréquence qu’en Irlande, où je suis née », explique Eimear Kenny, co-auteur des travaux.
Les noirs aux cheveux blonds
Sur 1000 Salomoniens sélectionnés pour cette étude, 42 personnes aux cheveux bruns avec 43 blondes ont été examinés. « En à peine une semaine, nous avons eu notre premier résultat. Déclara Eimear Kenny. Il a été découvert que les Mélanésiens blonds portaient deux copies d’un gène mutant présent chez 26% des insulaires.
Les noirs aux cheveux blonds trouvent leur justification dans le changement d’acide aminé dans le gène natif TYRP1. Ce gène qui peut être responsable de l’albinisme contribue à leur mélanine et à leur couleur de cheveux inhabituelle. Les cheveux blonds sont plus fréquents chez les enfants et s’obscurcissent à mesure qu’ils grandissent.
Il est situé sur le chromosome 9 et est connu pour stimuler la fabrication d’une enzyme intervenant dans la pigmentation. Les résultats de cette étude ont ensuite été comparés aux bases de données génétiques des populations, européennes, africaines, asiatiques… La séquence du gène mélanésien était unique.
« C’est un article intéressant dans les différents débats scientifiques actuels concernant l’étude de la génétique des populations et son évolution, estime Michel Veuille, généticien des populations, directeur d’études de l’École pratique des hautes études. Mais bien des questions restent ouvertes. Par exemple, on constate que, dans cette étude, un peu moins de la moitié du caractère blond ou non blond est expliquée par le gène identifié. Il peut y avoir plusieurs raisons à cela, comme celle d’un polymorphisme ancien qui se maintient dans la population ».