L’Allemagne a accepté de restituer la statue sacrée de Ngonnso volée au Cameroun en 1903 par Kurt von Pavel, un soldat de l’armée coloniale allemande dans le royaume Nso dans la région du Nord-Ouest du Cameroun.
Statue de Ngonnso (Source : Mimimefoinfos.com)
La statue est la seule représentation de Ngonnso, la reine mère du peuple Nso. La reine mère Ngonnso a fondé Banso qui marque le début du royaume Nso au 14e siècle lorsqu’elle s’est séparée de ses deux frères Nchare Yen, le fondateur de Foumban la capitale et du royaume Bamoun, et Mbe qui a fondé Bankim.
D’après l’histoire orale Nso, Ngonnso a pu conquérir, vaincre et s’assurer que tous les Nso restent ensemble. C’était une femme forte, qui incarnait l’histoire et l’identité du peuple Nso. Lorsque le commandant colonial allemand en visite à Banso a « pris » la statue par des moyens inconnus en 1903, il y a près de 120 ans, c’est comme si l’âme du peuple Nso avait disparu.
Un prince du royaume Nso a déclaré à l’agence de presse Reuters que l’annonce avait été chaleureusement accueillie au Cameroun.
» Après plus de 120 ans, nous ne pouvons que rester heureux car c’est un moment pour commémorer et se rapprocher de nos liens ancestraux d’amour et de convivialité « , a déclaré Mbinglo Gilles Yumo Nyuydzewira.
La Fondation allemande du patrimoine culturel prussien a également déclaré qu’elle restituerait 23 pièces à la Namibie et envisageait un accord pour rapatrier les objets en Tanzanie.
Sylvie Njobati: derrière la restitution de la statue sacrée de Ngonnso
Njobati Sylvie
En 2020, Sylvie Njobati lance sur Twitter l’hashtag @BringBackNgonnso et twittant des demandes de restitution de Ngonnso et taguant le musée allemand et ses dirigeants. Les autres activistes ont spontanément adhéré au mouvement.
D’autres objets d’art africains épars dans le monde
D’autres trésors africains ont également été pris durant la période coloniale et l’esclavage. Par exemple, les célèbres ruines du Grand Zimbabwe ont fait l’objet de nombreuses fouilles par les associés de l’homme d’affaires britannique Cecil Rhodes – qui a créé la Rhodesia Ancient Ruins Ltd en 1895 pour piller plus de 40 sites de leur or. Une grande partie de l’archéologie sur le site a d’ailleurs été détruite.
De même, le musée du Quai Branly, grand trésor de l’ethnographie mondiale à Paris, détient plus de 70 000 objets d’Afrique. Il en est de même pour le musée ethnologique du nouveau forum Humboldt de Berlin possède la deuxième plus grande collection de « bronzes du Bénin », des artefacts sculpturaux pillés par les Britanniques dans l’ancien royaume du Bénin.
