L’Afrique fabriquait des tissus à base d’écorces

Avant l' industrialisation, l'Afrique fabriquait des tissus à base d'écorces

créé par sandrine Nguefack
Tissu

La fabrication du tissu en Afrique est plus vieille que l’’industrie moderne du textile. Sur le continent, plusieurs peuples tel que le peuple du royaume de Buganda (au Sud de l’Ouganda) maitrisaient les techniques de fabrication du tissu. Un pan peu connu de l’histoire africaine.

La fabrication du tissu, une tradition africain

Dans la partie subsaharienne de l’Afrique, des archéologues français et hollandais ont découvert les plus anciens fragments de tissus africains dans les tombeaux dogons creusés dans les falaises de Bandiagara (Mali). Ces tissus datés entre le XIe et le XVIII siècle étaient unis ou teints en indigo. Ils ressemblent aux tissus fabriqués aujourd’hui par des industriels. Ceci prouve à suffisance l’authenticité de la culture du textile en Afrique bien avant l’arrivée des « étrangers » avec l’industrie textile moderne. On y retrouve d’ailleurs plusieurs sortes de tissus fabriqués avec le bois de la forêt en écorce.

Au Zaïre (Actuelle République Démocratique du Congo), les pygmées travaillent le tissu avec des motifs M’buti des plus riches au plus complexes qui sont aussi retrouvés dans les techniques indonésiennes. Ils fabriquent également des tissus colorés des Masaï qui étaient réservés pour des usages particuliers, dans l’Ouest et le centre-ouest du continent.

Dans le Golfe de Guinée, les cérémonies ou en période de froid le tissu est déplié et drapé à la façon d’une toge ou d’un sati, une partie s’enroulant autour de la taille et le bord libre rejeté derrière l’épaule gauche, ou parfois relevé sur la tête.

L’Afrique Occidentale pour sa part a toujours eu la maitrise des techniques de filage, teinturerie et tissage de coton. Ils utilisaient des plantes pour obtenir des teintes comme l’indigo. Les tissus confectionnés dans cette partie de l’Afrique sont appelés « bogolan ». Ces tissus sont teints suivant une technique très utilisée au Mali, au Burkina Faso et en Guinée. Les méthodes de tissange, de broderie, de coloration et d’impression du bogolan semblent entourées de secrets. Les mythologies lui confèreraient une origine divine. C’est un morceau de tissu en coton ou en de matière végétale tressée (ex fibres tissées de raphia

Dans le royaume de Buganda, les artisans du clan Ngongé et sous la direction d’un Kaboggoza (chef héréditaire des artisans), fabriquent depuis des lustres du tissu d’écorce pour la famille royale Baganda et le reste de la communauté.

Durant l’époque pré-coloniale, la famille royale de Buganda domptait déjà la nature avant l’invention de l’industrie moderne de tissage. Un travail qui nécessite un savoir-faire et de la technicité dans la manipulation des écorces intérieure du Mutuba. Le Mutuba est un arbre récoltée pendant la saison des pluies. Après la recolte, les ecorces sont travaillées à la main ; de cette élaboration on obtient une texture flexible avec une couleur ocre lisse.

L’écorce élaborée est ensuite conservée dans un récipient fermé afin qu’elle garde sa souplesse. Son utilisation dépend du sexe, du teint mais aussi et surtout du titre occupé au sein de la société. Le tissu d’écorce est porté à la manière d’une toge par les hommes et les femmes, avec une large ceinture autour de la taille pour ces dernières.

La fabrication du tissu d’écorce dans le royaume de Buganda a toutefois connu une chute avant le dix-neuvième siècle avec l’arrivée des caravanes marchandes arabes. Même si pour la communauté Buganda, ce tissu d’écorce est toujours un symbole distinctif de ses traditions sociales et culturelles. Aujourd’hui, la fabrication est bien valorisée et encouragée par le royaume Buganda. En 2008, le tissu d’écorce de l’Ouganda est inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel de l’humanité par l’UNESCO.

© J.K Walusimbi
© J.K Walusimbi
© J.K Walusimbi

D’une époque et d’une culture à une autre, le tissu est porté par les hommes, les femmes et les enfants selon leur rang social. D’après certains historiens, le therme pagne très souvent donné au tissu africain vient de l’espagnol « paño » c’est-à-dire « morceau d’étoffe » ou pan d’étoffe.

 

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