Les multiples vies de la reine de Saba d’après les peuples et religions

créé par sandrine Nguefack
Reine de Saba

La reine de Saba l’une des femmes les plus célèbres de l’histoire est présente depuis 3 000 ans dans les mythologies des peuples et dans trois grandes traditions mondiales. Nous la retrouvons dans la Bible, le Coran et les midrashim, en passant par le texte sacré éthiopien médiéval du Kebra Nagast et les légendes européennes, puis par les compositeurs modernes (Haendel et Gounod), les poètes (Yeats et Senghor), les romanciers (Kipling et Flaubert), et cinéastes.

Source Wikimedia

Décrite dans la Bible comme simplement une reine de l’Est, les érudits modernes tel qu’historien juif Flavius Josèphe pensent qu’elle est originaire du royaume d’Axoum situé entre l’Éthiopie ; d’autres encore disent qu’elle viendrait du royaume de Saba au Yémen. Leur principal indice est qu’elle apportait des ballots d’encens avec elle en cadeau ; l’encens ne pousse que dans ces deux zones. Les deux pays la revendiquent comme la leur. Étant donné qu’ils ne sont séparés que par 25 kilomètres d’eau, les deux pourraient avoir raison

Sa présence dans la Bible et le Coran

Dans la Bible

La reine de Saba fait son apparition dans la Bible où elle y est présentée comme une chercheuse de vérité et de sagesse.

Quand elle a entendu dire que le roi Salomon d’Israël est un homme très sage, elle entreprit un voyage à dos de chameau jusqu’à Jérusalem afin de le rencontrer. Elle apporta avec elle de l’encens, de la myrrhe, de l’or et des bijoux précieux.

Dans le Coran

Dans l’islam, la reine de Saba reçoit un nom, Bilqis, et c’est Salomon qui entend parler pour la première fois de sa renommée. Dans le récit coranique, Salomon (appelé Sulaiman) est si puissant qu’il peut parler aux animaux et commander des créatures surnaturelles appelées djinns. Un oiseau huppe dit à Salomon que le royaume de Saba (« Saba ») est gouverné par une femme nommée Bilqis qui « a tout reçu et … possède un trône magnifique ».

Au IXème siècle de notre ère, l’histoire de Saba et de Salomon est reprise par des rabbins juifs dans des commentaires bibliques élaborés connus sous le nom de  » midrash  » et  » aggadah « . Dans ces récits ultérieurs, basés sur des siècles de folklore juif, la reine de Saba présenta à Salomon une série d’énigmes sur les femmes et le genre, des sujets sur lesquels un homme typique ne connaîtrait pas grand-chose. Des énigmes et questions auxquels le roi Salomon y répondit correctement.  La reine fut tellement impressionnée qu’elle se convertit au judaïsme.

Le Kebra Nagast et l’épopée ethiopienne de la reine de Saba

Le « Kebra Nagast » est l’épopée éthiopienne du XIVe siècle qui traite de manière le plus complète et le plus colorée de la reine de Saba. Dans ce conte, la reine s’appelle Makare et elle est la souveraine de l’Éthiopie.

D’après le Kebra Nagast, La reine rend visite au roi Salomon et accepte de rester en tant qu’invitée tout en avertissant au roi de de ne pas la toucher. Il répond qu’en échange elle ne doit rien prendre de lui. Cependant, au milieu de sa première nuit, elle a soif et elle prend un verre d’eau. Il la confronte et lui dit qu’en rompant son accord, elle l’a libéré du sien. Ils passent la nuit ensemble. De cette nuit naitra un fils.

Elle éleva seule son fils Ménélik. Lorsqu’il grandit, Ménélik décida d’aller en Israël de rencontrer son père Par un coup du sort, Ménélik finit par rentrer chez lui en Éthiopie avec l’Arche d’Alliance, qui a été volée par des nobles juifs du Temple et cachée dans la caravane de Ménélik à son insu. L’Arche d’Alliance, le récipient sacré qui contenait les Dix Commandements. Le retour de Ménélik est célébré en grande pompe à Axoum, et Makeda lui cède son trône. (Natch !) L’Éthiopie devient « la deuxième Sion ».

Dans un rêve, Salomon est informé du vol, mais Dieu décrète que l’Arche doit rester en Éthiopie, où certains pensent qu’elle réside toujours. Depuis lors les Éthiopiens considèrent Ménélik comme le premier d’une lignée ininterrompue de rois éthiopiens qui s’étend jusqu’au 20e siècle.

La reine de Saba serait la reine Hatchepsout

Certains historiens affirment que la reine de Saba était en fait le puissant pharaon égyptien Hatchepsout, un monarque dont la richesse et le territoire ont éclipsé Néfertiti et Cléopâtre.

Hatchepsout source Jean-Pierre Dalbéra
(Neues Museum, Berlin)

La reine Hatchepsout a régné au cours de la 18e dynastie (15e siècle avant notre ère). Elle était la reine veuve de Thoutmosis II. Après la mort de Thoutmosis II, la reine Hatchepsout était censée régner en tant que régente temporaire le temps que son beau-fils Thoutmosis III devienne majeur. Mais par ambition personnelle ou par nécessité politique, elle se proclama pharaon.

Pour consolider son autorité, Hatchepsout a érigé des monuments se présentant comme un homme avec la barbe allongée et la tenue cérémonielle d’un pharaon mâle. Hatchepsout s’est rebaptisée Ma’at kare, qui se traduit par vérité, ordre et justice. En effet, son règne correspondait à une époque de grande richesse et de conquête territoriale.

Dans la tradition éthiopienne, le nom de la reine de Saba a toujours été Makare. Lorsqu’elle est devenue pharaon, Hatchepsout a changé son nom en Ma’at kare, qui se prononce presque exactement comme Makare.

Josèphe, l’historien d’origine juive romaine du premier siècle de notre ère a décrit Hatchepsout comme la  » reine d’Égypte et d’Éthiopie « , un autre élément de preuve qui relie le pharaon Ma’at kare d’Égypte au Makare de la légende juive éthiopienne.

Toutefois, .la plupart des historiens placent Hatchepsout carrément dans la période du Nouvel Empire, vivant d’environ 1500 avant notre ère à 1450 avant notre ère. Salomon, quant à lui, a régné de 970 à 931 avant notre ère.

Un écart de 500 ans, que des historiens comme Immanuel Velikovsky justifie en disant que la chronologie conventionnelle de l’Égypte et de l’ancien Israël est décalée de cinq siècles, plaçant le règne d’Hatchepsout contemporain de Salomon.

A l’histoire Coulter-Harris, d’en déduire que la reine Hatchepsout et le roi Salomon se seraient battus pour le pouvoir et le commerce dans la région, et Hatchepsout avait probablement le dessus. Après tout, il ne reste aucune preuve archéologique du royaume soi-disant massif de Salomon, alors que les temples d’Hatchepsout sont toujours debout.

« Si la reine de Saba était vraiment Hatchepsout, alors sa renommée a probablement éclipsé Salomon », déclare Coulter-Harris. « Les auteurs de la Bible hébraïque ne voulaient pas enlever la gloire de l’empire de Salomon, alors ils ont dépeint Hatchepsout comme » séduit « par la richesse de Salomon. Pendant ce temps, il n’était peut-être qu’un roi insignifiant d’un petit pays reculé. Dont la richesse était exagérée. »

D’autres légendes et contes folkloriques dépeignent la reine de Saba comme à moitié humaine, soit un demi-dieu, soit un démon, dit Coulter-Harris. Dans le folklore arabe classique, Bilqis était la fille d’un roi humain et d’une mère djinn, lui donnant des pouvoirs surnaturels, et dans les légendes érythréennes, ses jambes étaient plus que poilues.

« Selon le récit érythréen, sept saints tuaient un dragon et du sang de dragon est tombé sur l’un des pieds de la reine, le transformant en pied d’âne », explique Coulter-Harris. « Dans beaucoup de ces histoires, la reine de Saba a une sorte de difformité de la jambe ou des pieds. »

D’autres érudits se demandent si la reine de Saba a existé, car aucune preuve archéologique n’a été trouvée pour elle jusqu’à présent. Peut-être, disent-ils, était-elle comme Lilith, une figure mythologique symbolisant une forte menace féminine à l’autorité masculine.

 

Sources
https://penelope.uchicago.edu/josephus/ant-8.html  

https://press.uchicago.edu/ucp/books/book/chicago/W/bo3637888.html

https://www.smithsonianmag.com/history/the-queen-who-would-be-king-130328511/ 

related articles

 

Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix.

DÉCLARATION UNESCO

[wp_ad_camp_1] testo

Choisissez de faire partie de ce projet en participant à la création d’un monde plus multiculturel et inclusif.

Abuy Area Incubatori FVG  POR FESR 2014-2020

Le projet a obtenu un financement de 72 000 € de la Région Autonome du Frioul-Vénétie Julienne à travers l'appel POR FESR 2014-2020, Activité 2.1.b.1 bis « Octroi de subventions pour le financement des programmes personnalisés de préincubation et d'incubation d'entreprises, visant à la réalisation de projets de création ou de développement de nouvelles entreprises caractérisés par une valeur significative ou par une connotation culturelle et/ou créative pertinente ». |
ll progetto ha ottenuto un finanziamento di 72.000 € dalla Regione Autonoma Friuli Venezia Giulia sul bando POR FESR 2014-2020, Attività 2.1.b.1 bis "Concessione di sovvenzioni per il finanziamento di programmi personalizzati di pre-incubazione e incubazione d’impresa, finalizzati alla realizzazione di progetti di creazione o di sviluppo di nuove imprese caratterizzati da una significativa valenza o da un rilevante connotato culturale e/o creativo"