Hindou Oumarou Ibrahim, membre de la communauté nomade Mbororo du Tchad, est une militante écologiste experte de l’adaptation des peuples autochtones au changement climatique. À 16 ans, elle fonde l’Association des femmes et peuples autochtones du Tchad (AFPAT). Elle se bat pour que les connaissances des peuples autochtones soient considérées comme facteurs clés pour la conservation de la planète. Ses discours construits autour de la résilience préconisent une synergie entre les sciences, les technologies et les traditions pour l’amélioration des conditions climatiques.
« Nous pouvons donner le meilleur de nous-mêmes pour protéger notre peuple, pour protéger notre planète. »
Combinant les traditions et la cartographie participative en 3D, elle a guidé sa communauté de pasteurs dans la construction d’écosystèmes durables, tout en renforçant les capacités des femmes grâce à de nouvelles activités génératrices de revenus.
Durant la conférence TED en décembre 2019, Hindou Oumarou Ibrahim a présenté les effets du changement climatique sur le tissu social de sa communauté ; la diminution des ressources naturelles forçant les hommes à migrer vers les villes ou à fuir vers l’Europe, espérant une vie meilleure laissant derrière eux, des femmes socle de l’avenir de leur famille.
« Ces femmes, pour moi, sont mes héroïnes », dit Ibrahim. « Ce sont des innovatrices, ce sont des créatrices de solutions, elles transforment les petites ressources [qu’elles ont] en grandes pour la communauté. C’est mon peuple. »
D’après Hindou Oumarou Ibrahim, associer les connaissances écologiques aux connaissances traditionnelles et l’innovation technologique contribuera à rendre les communautés résilientes au changement climatique. « Nous pouvons donner le meilleur de nous-mêmes pour protéger notre peuple, pour protéger notre planète. »
Oumarou Ibrahim a reçu le Pritzker Emerging Environmental Genius Award et a été nommé défenseure des objectifs de développement durable des Nations Unies. Elle est membre de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones ; Membre du Comité de coordination des peuples autochtones d’Afrique (IPACC) ; Membre du Comité consultatif du Sommet Action Climat 2019 du Secrétaire général ; et chercheur autochtone principal de Conservation International. En 2019, elle a été classée par Time Magazine comme l’une des 15 femmes défendant l’action contre le changement climatique.