Le 21 février 1965 est une date à graver dans les mémoires et les pratiques signifiantes de tous ceux qui espèrent dans un monde où tous et chacun seraient reconnus dans leur dignité humaine indépendamment de leurs couleurs, origines ethniques, sociales. Ce jour, Malcolm X, leader charismatique de la communauté noire étasunienne, ancien membre de la Nation of Islam, orateur exceptionnel, figure mondialement connue pour son combat contre l’oppression raciale, était assassiné à New York, à l’Audubon Ballroom (Harlem) où il prenait la parole devant ses partisans.
Le role des plus hautes autorités étasuniennes dans la mort de Malcolm X
L’implication des plus hautes autorités étasuniennes n’a jamais fait l’ombre d’un doute et le fiasco judiciaire révélé par le documentaire « Qui a tué Malcolm X » en février 2000 (Netflix) avait permis de rouvrir le dossier et innocenter deux Afro-Américains condamnés à tort. Pour autant l’exécution de cet assassinat a selon toute vraisemblance été le fait d’Afro-Américains de la « Nation of Islam » (infiltrés ?) à laquelle Malcolm X avait appartenu avant de fonder son propre mouvement. Une dimension qui ne devrait pas être occultée du fait de l’implication voire de la commande de l’Etat américain (FBI, police de New York, …).
Son combat contre l’oppression raciale
Penser à Malcolm X c’est naturellement prendre conscience de la violence de l’oppression raciale et de la nécessité d’y faire faire face dans une lutte pour la dignité qui exige de tous et chacun ajustements personnels profonds autant que actions orientées vers les institutions. C’est aussi admettre la pertinence du questionnement permanent, Malcolm X ayant questionné les vérités en paroles et en pratiques de la Nation of Islam qu’il quitta, comme avec elle auparavant, il avait questionné son identité d’Africain en Amérique ce qui l’avait conduit avec ses frères de la Nation, à rejeter son nom d’esclave, d’où X à la place de Little (son nom de naissance).
Malcolm X c’est aussi l’importance de la transmission, son père Earl Little, prêcheur baptiste était aussi partisan de Marcus Garvey et du retour en Afrique, membre de l’UNIA (Universal Negro Improvement Association and African Communities League). Cette conception du retour dans un vaste mouvement fédéré allait influencer Malcom X qui créerait en 1964, inspiré aussi par la création de l’OUA en 1963, l’Organization of Afro-American Unity (OAAU).
Pensée active pour Malcolm X
Par Ze Belinga