Dr Morissanda Kouyaté, figure de proue dans la lutte visant à mettre fin aux violence contre les femmes en Afrique, y compris les mutilations génitales féminines (MGF) et directeur exécutif du Comité Inter-Africain sur les pratiques traditionnelles ayant effet sur la santé des femmes et des enfants (CIAF) a été honoré par les Nations Unies en remportant aux cotés de la grecque Marianna Vardinoyannis le prix Nelson Mandela des Nations Unies 2020.
Le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Tijjani Muhammad-Bande, a fait l’annonce des lauréats du prix 2020 qui récompense les personnes qui consacrent leur vie au service de l’humanité. Elle précède la Journée internationale Nelson Mandela qui célébrée chaque année le 18 juillet.
‘’le prix Rolihlahla Mandela des Nations Unies’’ est une récompense honorifique décerné tous les cinq ans en hommage aux réalisations et contributions exceptionnelles de deux personnes (une femme et un homme), en reconnaissance de leur service dévoué à l’humanité, dans la promotion de la réconciliation et de la cohésion sociale, et dans le développement communautaire guidés par les buts et principes des Nations Unies.
Un prix que le Dr Morissanda Kouyaté a dédié à tous ceux qui ont cru en son combat contre les mutilations génitales féminines et à l’ensemble des femmes qui ont été victimes de ce fléau.
« Ce prix est trop pour moi seul. C’est pour les deux jumelles qui sont Hassanatou et Houssénatou de Tougué. Quand je suis venu à Tougué en 1983, un soir, on m’amène deux jumelles en train de saigner, qui ont été mutilées par une célèbre exciseuse dont je vais taire le nom. Quand elles sont venues, en tant que médecin chef et directeur de l’hôpital, j’ai fait arrêter tout pour qu’on s’occupe d’elles et pour qu’on les sauve. Malheureusement, 48 heures après, elles sont mortes de mutilation génitale féminine. C’est pour elles ce prix, ce sont elles qui se vengent aujourd’hui sur les mutilations génitales féminines (…) Je ne laisserai jamais les mutilations génitales féminines continuer à tuer les filles. Porter le nom Nelson Mandela est trop lourd. Mais avec vous les journalistes, les femmes de la Guinée, de l’Afrique, du monde, les institutions internationales, la société civile et les communautés, nous allons réussir à mériter ce grand nom qu’est Nelson Mandela. 27 ans en prison, il ne s’est pas vengé. Nous n’allons pas nous venger sur qui que ce soit, mais allons continuer à traquer les mutilations génitales féminines, les mariages d’enfants et toutes les autres pratiques traditionnelles. »
La co-lauréate L’activiste Marianna Vardinoyannis est quand à elle impliquée dans la lutte contre le cancer infantile depuis une trentaine d’années et, grâce à son travail, des milliers d’enfants ont été guéris.