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Guy Everard Mbarga et l’Afrique comme souhaitez voir

créé par sandrine Nguefack
Guy Everard Mbarga

Nous avons rencontré pour vous Guy Everard Mbarga le blogueur qui fait rêver de l’Afrique. De son profil Facebook à ses différents blogs, L’Afrique et ses citoyens hurlent de joie.  Les articles différents les uns des autres offrent des panoramas d’Afrique qui font rêver, les projets présentés offrent une vision positive de l’Afrique et des afro-déscendants.

Nous remercions M. Guy Everard Mbarga  pour le temps précieux qu’il nous a consacré entre ses multiples activités, sa patience et sa gentillesse.

  • Qui est Guy Everard Mbarga?

Je suis enseignant d’école primaire à Montréal. C’est ce qui me fait vivre, mais c’est une partie des activités ‘professionnelles’ que je mène. Pour le reste j’aurai l’occasion certainement d’en parler plus bas.

  • Vous partagez régulièrement des projets de développement de l’Afrique. Quel est le sens de votre combat pour l’Afrique ?

Je ne sais pas si je peux appeler cela un combat. C’est d’abord une passion très égoïste, très personnelle. J’ai grandi en recevant de la part des médias au Cameroun ou internationaux en général principalement, mais aussi de l’environnement camerounais,  des informations très négatives relatives à notre continent. Et j’ai aussi remarqué que nous africains malheureusement on a comme assimilé cette idée négative de l’Afrique et du Monde noir et on se répète ça comme si c’était la seule vérité, alors que l’Afrique est riche d’abord de ces hommes et femmes, et que chaque jour qui passe, il y a des choses extraordinaires qui s’y conçoivent et se réalisent, qui témoignent qu’il y a, là aussi la vie, du mouvement si on veut bien y regarder. Les Africains et les afrodescendants sont talentueux. Et puis l’Afrique est un continent en construction. Ce qu’il y a c’est que nous vivons en face de pays, de continents qui parallèlement sont relativement plus avancés que nous si on considère l’acception plus ou moins universelle du développement. Alors les africains regardent comment c’est ailleurs et ne tiennent pas compte du fait que nous construisons nos nations, peut-être pas assez vite pour certains -parce que notre temps individuel est bien infime par rapport à celui d’une Nation – et que comme pour les autres ça ne se fait pas en une journée et chacun peut y contribuer. De plus nous avons connu des contraintes historiques dont les conséquences et les relents persistent aujourd’hui, qui nous ont lourdement handicapés. On doit continuer de se retrousser les manches. Comme je l’ai dit plus haut, c’est d’abord pour moi que je recherche précisément ce qu’il y a de plus relativement positif comme nouvelles partout en Afrique et dans le monde noir.  D’autres font d’autres choix. Pour moi de voir l’Afrique en rose, son côté ‘yang’, c’est une thérapie qui je crois sert à d’autres. Je résumerai en disant que je veux être même à la plus petite échelle un maillon parmi ceux, par millions,  qui contribuent à faire perdurer éternellement l’inclinaison positive de l’Afrique vers un mieux-être de plus en plus Souverain.

  • Le panafricain (homme politique ou économique) qui vous impressionne.

Ils se comptent par centaines et même plus, mais si je devais en choisir un ce serait certainement un africain qui contribue au développement des relations surtout économiques entre les pays d’Afrique. Mais beaucoup d’Africains en général sont panafricains naturellement, dans le bon sens du terme tel que je le conçois, même sans le savoir, et cela aussi m’impressionne et c’est à encourager. Je pense par exemple aux artistes musiciens qui enchantent les africains au-delà des frontières coloniales. L e fait d’adorer pour un camerounais la musique congolaise c’est être panafricain en quelque sorte. Je pourrais multiplier les exemples. Par contre, je n’aime pas trop le panafricanisme qui se résume à l’idéologie. J’aime celui qui se vit aussi tous les jours, qui se construit de manière pensée ou non, et tout africain qui fait l’effort – parce que ce n’est pas simple – de lutter à l’intérieur de son pays contre les préférences tribales négatives qui sont naturelles, est déjà un bon panafricain. C’est le début, parce que je ne vois pas comment on peut être panafricain si même à l’intérieur de son pays on ne fait pas l’effort constant, pas facile je le répète, d’être ouvert et positif par rapport aux cultures pourtant toutes enrichissantes, même différentes, autres que la nôtre, qui nous entourent.

  • Un mot pour les jeunes qui souhaitent s’installer en Afrique, quel pays seriez-vous prêt à leur conseiller ?

J’avoue que je suis mal placé pour en parler parce que, à priori, je suis peu crédible pour conseiller à quelqu’un comment et pourquoi retourner s’installer en Afrique, vivant moi même actuellement hors d’Afrique. Cela étant dit, pour ceux qui prennent la peine ou qui réussissent à analyser les choses avec une certaine hauteur, en se détachant un peu du quotidien encore très difficile, on peut observer que tout est à faire chez nous et que les opportunités sont mutlidimentionnelles. De manière générale, les conditions politiques, même si elles ne sont pas idéales sont meilleures en Afrique qu’il y a 10 ans par exemple, les opportunités économiques sont immenses, notamment grâce au développement fulgurant des technologies de l’Information. Je ne peux pas cibler un pays en particulier, mais bien sûr, il peut être plus facile de rentrer investir dans son propre pays d’origine, parce qu’à priori on a plus de connexions. Mais on ne doit pas se limiter à son pays. Et de manière générale, les africains commencent à le comprendre, certains plus que d’autres. C’est peut-être plus facile, mais il faut analyser les avantages, les incitatifs, les opportunités ailleurs qui peuvent être bonnes pour nous. Tous les pays d’Afrique subsaharienne sont en développement et offrent des opportunités. Il y en a même qu’on ne voit pas venir, parfois à cause de la barrière de la langue ou d’autres barrières. Je crois aussi que le plus important, c’est vraiment de bien s’informer, avec tout ce qui est disponible sur Internet seulement.

  • Quel secteur d’activité selon vous est le devenir de l’Afrique ?

Un bon père de famille ne choisit pas ses enfants pourrait-on dire. Donc je ne conseillerai pas à une personne de choisir un seul secteur d’activité pour investir ou se lancer. Peut-être au début, mais sur le moyen terme, il ne faut pas mettre tous ses œufs dans un même panier comme on dit. On a vu récemment par exemple dans le domaine de l’élevage de la volaille au Cameroun qu’il y a eu la grippe aviaire. Si tu as mis toute ton énergie et tes ressources dedans seulement, ça peut basculer très vite. Comme je l’ai dit plus haut, tout est à faire chez nous. Disons quand même qu’il y a l’agriculture, même si ce n’est pas aussi facile que l’on peut penser. Mais si on se lance, il ne faut pas se contenter de produire, on peut penser à transformer, si nos produits sont variés, on peut envisager la petite ou la grande restauration. Celui qui veut exprimer son potentiel artistique, que ce soit dans la musique, les arts plastiques, les arts audio-visuels etc. peut également, si il exploite les réseaux sociaux de manière efficiente très bien s’en sortir. En fait,  je ne conseillerai pas un secteur en particulier, parce que de mon point de vue, tous les secteurs qu’on peut imaginer sont à développer chez nous, et chacun contribue à notre développement. L’essentiel c’est de se décider, se lancer, tenter de le faire le mieux possible pour aller le plus loin possible. Je vais quand même, parler d’un secteur auquel les gens, les jeunes pensent peu. Celui des services aux populations, même rurales. Je pense beaucoup à nos ainés. Aujourd’hui, personne ne se lance dans les services à nos ainés qui vivent de plus en plus longtemps et qui s’ennuient parfois. Je pense par exemple à un cocktail de services  santé-sécurité-mobilité-loisirs. Ce sera le jackpot de l’avenir si on y pense bien et qu’on est un peu visionnaire.  Et le plus important, c’est que ce serait une façon de retourner ou de nous ancrer à nos vraies valeurs de solidarité africaine en nous occupant collectivement de nos ainés. En leur rendant un de ce qu’il nous ont donné…Bref…

  • Votre plus belle publication…, pourquoi ?

Bon, j’ai tellement publié sur Facebook principalement qu’encore une fois je ne saurais choisir. En général chaque chose que je partage pour moi a une importance et est une belle publication. Après, je me dis, si ça m’intéresse, c’est sûr que ça peut intéresser une autre personne ou plus. Avant Facebook, j’ai adoré les années durant lesquelles, je m’amusais à traduire des textes pour Camfoot.com dès lors que Samuel Eto’o est arrivé au Barça. Je le faisais pour la belle image qu’il avait au quotidien dans la presse espagnole proche du Fc Barcelone et qui pouvait se refléter sur le Cameroun. J’aime les publications sur mon blog sur les Noirs d’Amérique Latine, parce qu’elles m’ont permis en lisant des milliers de textes, avant de les traduire et de les partager éventuellement, de m’enrichir culturellement,  de faire des découvertes sur le quotidien et le passé des afrodescendants d’Amérique Latine et de me rapprocher même virtuellement d’eux. J’ai aimé mes publications durant mon aventure d’une année comme Responsable des Contenus du magazine panafricain des Technologies de l’Information Afrotechmag. Avec des interviews qui m’ont permis et à d’autres de découvrir d’apprécier des dizaines de jeunes startuppers camerounais et africains, mais aussi à quel point les TIC font avancer toute l’Afrique à un rythme fulgurant.

J’aime découvrir moi mêmes les photographies des albums des 10 régions du Cameroun et de l’Afrique, qui illustrent bien le fait que  »tu montes ou tu descends », tu es obligé de voir avec tes yeux que l’Afrique se construit progressivement. J’aime les publications sur ma page qui évoquent le talent des africains lambda, à leur niveau, des communautés locales qui s’organisent, et essaient de progresser, petit à petit, des initiatives individuelles qui peuvent au bout soulever des montagnes. J’aime mes publications qui nous encouragent à un retour ou à un renforcement de nos identités, comme le retour au cheveu naturel.

Bref, 99% ou plus des choses que je publie ont un sens d’abord pour moi, donc je ne saurais jamais en préférer.

  • Si vous avez un message particulier à lancer, vous avez la parole

J’emprunterai les mots de Jean Paul Pougala qui dit, en parlant aux africains qui veulent entreprendre, d’aller   »prendre leur part du gâteau ». On voit des investisseurs grands ou petits venant de partout ailleurs qui mangent le gâteau Afrique parce que beaucoup d’entre nous nous l’avons les mains en mettant le poids de notre passivité sur les épaules de quelques dirigeants politiques. Notre plus grosse difficulté, je crois à nous africains, c’est de nous approprier ou plutôt de nous réapproprier, individuellement d’abord, l’idée et l’action vers notre propre développement. On aime le confort illusoire que nous procure notre position confortable d’observateur, de commentateurs, et surtout de critiques. Je parle de l’importance de la réappropriation de l’idée et de l’action de notre développement,  de la récupération de nos souverainetés, parce que dans aucun livre d’histoire on ne trouvera l’idée que l’Afrique avant l’arrivée des colons n’était que chaos. Nous avions des peuples différents qui cohabitaient, progressaient ensemble, parfois difficilement, de manière autonome.

 Les colons nous ont amené à tout centraliser. À donner de l’importance par exemple à un Président de la République, à des capitales politiques économiques, pour pouvoir mieux concentrer des ‘pouvoirs » entre les mains de quelques-uns, et faciliter ainsi sur le long terme les pressions qui leur ont permis de s’approprier nos destins jusqu’à un certain point. Donc, les populations et les peuples ont subitement pensé, accepté, ou se sont vus imposer cela. Aujourd’hui la mode c’est de parler de décentralisation en Afrique. Et on va chercher des ‘spécialistes’ occidentaux pour en fait nous réapprendre à être autonomes, à décentraliser. Beaucoup d’entre nous sommes observateurs de l’Afrique, excellents critiques, parce que nos esprits sont ‘décentralisés » par rapport à nous-mêmes.  Moi j’ai décidé d’éviter de critiquer mon continent, j’ai passé cette étape. Si je ne peux pas agir pour son développement de manière directe, je ne souhaite en aucun cas le dénigrer, jamais, jamais. Il y a des gens qui se sont arrêtés à la vision de l’Afrique d’il y a 20 ans et sont convaincus que rien n’y avance. Ils ont toutes les solutions dans leurs têtes pour faire avancer nos pays, mais ils ne se rendent pas compte que depuis 10 ans, 20 ans, trente ans, leurs solutions restent dans leurs têtes.

Le développement de l’Afrique c’est l’affaire de tous, à tous les niveaux. Là ou on parle de développement, moi je peux parler aussi de Récupération de pans de nos souverainetés qui ont été usurpés depuis des siècles par des puissances coloniales, impérialistes. On y arrive petit à petit, mais chacun en défendant l’Afrique à sa manière, parce que il n y a pas une seule façon de le faire, contribue au progrès de l’ensemble.

  • Des projets, Si oui pouvez-vous en parler?

     

Comme tout le monde j’ai plein plein de projets. Mais je suis le masterchef de la procrastination (rires). En fait, comme tout le monde, j’ai des projets, mais je sais bien que tous ne seront pas réalisés, mais ce n’est pas grave. Je réfléchis par exemple à des activités pour faire le ‘nkap’ (argent), …Sinon, je pourrais parler surtout de la poursuite des choses auxquelles je me consacre déjà. J’essaie de finir l’écriture d’un livre en relation avec mon blog (guyzoducamer.afrikblog.com) sur les Afrodescendants d’Amérique Latine et des Caraibes qui a 10 ans cette année et dont le but est de briser les murs principalement linguistiques qui nous séparent de nos frères de ce continent. Il y a plus de 1600 textes traduits et c’est un projet que je poursuis.

Je continue également mon projet avec ma page/blog (neoindependance.canalblog.com) qui se consacre aux informations positives sur un Cameroun qui avance et dont le motto pourrait être :  »une bonne nouvelle n’attend pas l’autre ». Peut-être que je vais trouver le moyen de créer une plateforme média plus aboutie un jour. Il y a aussi le projet embryonnaire Annonces237 (Annonces237) pour promouvoir les activités des associations camerounaises de la diaspora à travers le monde. Là je cherche encore la meilleure formule pour que ce soit bankable comme on dit, pour faire des sous.

Bref, je termine en remerciant  l’équipe d’Agora Africaine de m’avoir donné l’occasion de m’exprimer, même si je n’aime pas trop ça. Des jeunes rappers blacks français à l’époque employaient souvent l’expression ‘on fait les choses’, façon selon mon interprétation de dire, on se prend en charge et on agit. Donc pour ton projet Agora Africaine, je te dis, continue de ‘faire les choses ». Dans 10 ans, tu regarderas derrière et tu seras fière de toi.

 

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